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Les montagnes de Bebert
4 juin 2013

Maratrail de Lans en Vercors

Celà faisait quelques années que je ne m'étais pas fixé un challenge de course à pieds. Depuis 2008, date de mon dernier Marathon (Nice Cannes), je n'avais plus courru sur de longues distances. Mon opération du dos en 2009 me freinait à reprendre sérieusement la course à pieds. Comme tout allait bien de ce côté là et que je ne pouvais pas grimper cet hiver pour cause de poulie abîmée au majeur gauche, et puisque la saison de ski de rando avait été bonne, j'ai décidé de m'inscrire au Maratrail de Lans en Vercors. Cette petite promenade dans les montagnes autour de Lans me permettrait de parcourir la crête de la Molière, le plateau du Sornin, de descendre sur Engins pour remonter au Moucherotte via Saint Nizier et de redescendre bien tranquillement sur Lans en Vercors. Le tout sur 46 km et 2200m de dénivelé.

Une fois l'objectif fixé, il fallait quand même s'entraîner un peu! Avec Wilver un collègue qui m'a bien motivé j'ai pu faire des sorties courtes entre midi et deux sur les berges de l'Isère. Un peu de fractionné mais pas trop. Je ne me souvenais pas que c'était si bon!

J'ai également pu faire une dizaine de sorties longues (entre 2h et 4h) aussi bien dans les Vosges qu'autour de la maison. L'enneigement tardif et la météo maussade ont rendu quelques sorties un peu difficiles avec de belles glissades, un peu de brassage dans des coulées d'avalanches et surtout beaucoup de boue. Le temps passait et l'échéance arrivait. Le dos tenait. Restait à savoir si les jambes allaient tenir avec seulement 3 mois d'entraînement pas toujours très assidu....

Aprs avoir passé toutes les épreuves médicales pour obtenir un certificat d'aptitude - eh oui après 40 ans il faut montrer patte blanche aux médecins - je peux enfin retirer mon dossard.

Le 2 juin à 7h30, le départ est donné. Comme d'habitude la météo est maussade, les sommets sont bâchés. On moins on ne risquera pas le coup de chaud. Il fait frisquet sur la ligne de départ. L'organisation vérifie bien que chaque concurrent dispose des équipements obligatoires et ils ont bien raison. Mon objectif sur cette course est simple: terminer dans les délais impartis, à savoir 8h30 (eh oui c'est modeste mais on est pas surentraîné non plus). Je pars donc dans le groupe de queue de peloton, ce qui me permet de faire connaissance avec un concurrent avec qui je vais partager une bonne partie de la course.

La première partie est pour le moins "roulante", une longue ligne droite de quelques km et on commence à monter vers le col de la Croix Perrin. Le premier coup de cul nous met en mode marche, je me cale sur le rythme de mon comparse qui a l'expérience de cette course puisqu'il l'a déjà faite. Nous discutons de tout et de rien, enfin si de ski et de trail, et le temps passe. Nous atteignons la Molière au bout de 2h45, 1/4h en avance sur l'horaire prévu. Nous sommes dans un brouillard épais, et dans le froid avec un bon vent du nord. Le thé réchauffe, les pâtes de fruits remettent du carburant dans la machine. Au ravito avec les bénévoles, il y même un papa (ElCap d'après mes infos glanées sur Kikourou) avec ses enfants qui soutiennent madame (Nini d'après les mêmes sources) qui court sur la Maratrail. Bravo à eux avec ce froid! Au ravito toujours, un concurrent râleur arrivce en même temps que nous. Je le cite, "Ca va pas, me suis perdu, ait fait 4km de détour, fait froid, ù*!&" Un vrai bonheur cette course!

Nous entamons les 10km de descente sur Engins via le plateau de Sornin. Dans le brouillard, je perd temporairement mon compagnon de sortie que je retrouverai plus tard à St Nizier. Lors de la descente je rattrape un concurrent. A cet instant je me crois super trop fort! Le début de la descente est enneigé; la course sur les névés est plutôt plaisante. Le milieu de la descente est boueuse et glissante, bref rien d'anormal compte tenu de la splendide météo des derniers temps. La fin est roulante sur une piste forestière. J'arrive au barrage d'Engins dans le timing fixé au début: 4h. Je sais aussi, pour avoir reconnu une partie de la suite du parcours, que c'est la fin de l'échauffement. Le vrai sport commence ici. Il faut monter, un peu, vers le Moucherotte.

Le pas du curé me met quasiment à l'arrêt, et je marche jusqu'à Saint Nizier où un copieux ravitaillement nous attends. ElCap et les enfants sont fidèles au poste. Au bout de 5h00 de course, toujours dans mon timing, je repars pour terminer l'ascention du Moucherotte. J'ai retrouvé mon comparse du jour et nous attaquons la montée, au pas avec un bon moral. Le râleur de la Molière nous dépasse, non sans s'être pleint de quelque chose. Comme le dit mon comparse; "Ca doit le faire avancer". Le sentier botanique, suivi du GR  nous font piquer les jambes. Je craque sur le dernier raidillon sous le sommet et mon accolite me distance. Je ne le reverrai plus... D'autres concurrents me dépassent. C'est dur, mais le moral est bon.

Au bout de 6h30 de course, le sommet du Moucherotte est atteint, non sans mal. Brouillard, vent fort et froid, tout incite à s'arrêter ici pour faire bronzette. J'ai une pensée émue pour les bénévoles qui font le pied de grue au check point. Grand Bravo à eux parcequ'il fallait tenir dans ce froid! Tiens Elcap et ses enfants ne sont pas là, bizarre... On me propose du chocolat, mais je n'en veux pas. Trop pressé, j'ai un chrono à faire moi! J'entamme la descente vers la combe de Saint Nizier ou est situré le dernier ravitaillement. Les jambes font (un peu, braucoup, très) mal et le bas du dos tire bien aussi. Il faut maintenant débrancher le cerveau, ne pas se focaliser sur les douleurs, et se fixer des mini-objectifs pour oublier qu'il reste encore 10km. Enfin ça c'est la théorie, parceque dans la pratique on pense tout le contraire...

Dernier ravito, du thé chaud, des cahuettes et du pain d'épices, le tout dans une tente à l'abris du vent, on apprécie. Manque plus que la bière pour que je ne reparte pas et qu'on me descende en 4x4. Bref, tout va bien, jusqu'à cette malheureuse parole d'un bénévole: "Plus que 8km!". *ù!#& Mgrr, c'était la phrase de trop! Redébranchage ce cerveau. La descente fait de plus en plus mal aux cuisses et au dos, je ne peux plus laisser aller même quand le chemin est roulant. Bref je n'avance plus, je rame, je nage, puis coule (en pente douce). Arrivée au dernier hameau avant la dernière bosse. Et là un petit ravito surprise avec les enfants d'Elcap qui attendent leur maman tandis que papa est monté à la rencontre de sa dame. Le soleil est enfin là pendant que je bois un coca (ben ouai on ne boit pas que de la bière dans la vie) avec le sourire réconfortant d'une bénévole. Un concurrent arrive lorsque je pars. Finalement on papote un peu, il reste 50mn avant la barrière horaire et 4km dont 2 en montée, ça va le faire!

Bon j'y vais! Enfin tout doux quand même, plus question de courir tant que ça ne descend pas (et même). Finalement la dernière bosse passe plutôt mieux que prévu. C'est bien quand même la montée. Arrive enfin l'ultime descente qui je trouve un peu trop raide à mon goût. On est difficile après plus de 8h00 de promenade. Un concurrente me dépasse. Ca me met un coup de fouet et j'essaye de suivre son rythme pour terminer dans les  délais. Le dernier km à plat dans les rues de Lans est interminable, je souffle, je couine, je ..... Un gamin du village m'accompagne sur son vélo, m'encourrage et me fait le décompte de la distance: 1km, 500m, .... Sympa les jeunes.

Et puis c'est la ligne d'arrivée qui est vue! Je vois Auguste, Adèle et Papi et Mami qui sont venus m'encourrager. On ne sent plus les jambes à cet instant. Je franchis la ligne avec le fiston qui court à côté. Rôti, carbonisé à point, très content d'avoir terminé en 8h30, et de pouvoir savourer la meilleure bière de la journée avec des tartines au pâté et au bleu du Vercors. La boucle est bouclée.  C'est fait!

Pour conclure, un superbe parcours avec une organisation impecable. Impossible de se perdre avec un tel balisage (presque trop) même avec un brouillard épais. Une ambiance détendue entre les coureurs de la queue de peloton. Bref pour une première expérience en trail un peu long, je vote pour! Et encore un gros bravo aux bénévoles qui se sont gelés aux ravitos et aux points stratégiques.

Bon maintenant reste plus qu'à récupérer des courbatures et de retrouver un semblant de dos rapidement pour pouvoir rattaquer la grimpe et l'alpi! Et après... porquoi pas un truc un peu plus long?

En tout cas le foncier est là pour la saison d'alpi! Reste plus qu'à faire...

Promis je vais faire rapidement un résumé avec photos de la saison de ski d'hiver qui a été très bonne.

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Commentaires
B
Merci. Je te renvois des bravos. Les conditions n'étaient pas les meilleures.<br /> <br /> Il faut relativiser les "seulement" 3 mois d'entraînement, je ne partais pas de 0. Le ski de rando, l'alpi ça donne un peu la caisse et ça forge le mental.<br /> <br /> Au plaisir de croiser la TTT au détour d'un chemin.
N
Bravo à toi ! Le boucler avec seulement 3 mois d'entraînement, fallait le faire !!<br /> <br /> Ravie que la TTT,Terrific team thouret, nom donné à notre équipe de suivi par les kikous ( quand Florent court, je suis à sa place avec les enfants) ait encore frappée par ses encouragements !<br /> <br /> Au plaisir !
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