Et c'est parti pour cette grande classique du vallon de la selle.C'est accompagné de Jeannet et de Bruno que notre fine équipe se rend à Saint Christophe en Oisans. Nous avons choisi le mercredi pour être tranquille dans ce vallon, et aussi, parce que le mercredi c'est le jour des enfants!

Nous arrivons au parking vers 7h30 et nous sommes les seuls, ce qui n'est pas pour nous déplaire.

L'approche se fait à pied, le manque de neige a des avantages pour certaines activités. Le chemin est un peu gelé, il faut prendre garde à ne pas glisser et prendre un bain rafraîchissant dans le torrent du Diable.

Au bout d'une heure d'approche, nous sommes au pied de la cascade.

Petite séance d'habillage, et de pose d'accessoires divers et variés et nous sommes prêts à démarrer. L'ambiance est excellente et je pars en tête pour le début de la cascade.

La première longueur est un sorte de goulotte régulièrement inclinée à 70-75°. La glace est sorbet et ça déroule bien. Un petite pas de mixte avec crochetage de piolet dans la chaine permet de vacher sur le premier relais qui est tout neuf, mais un peu haut. Eh oui aujourd'hui c'est marée basse dans la cascade.... Les 2 comparses me rejoignent tout en papotant.

La seconde longueur démarre par un court ressaut à 75° puis une pente de neige. N'ayant pas vu le relais tout neuf, je me vache sur des spits plutôt anciens. C'est dingue comme le regard accroche les couleurs vives des cordelettes et néglige les belles chaînes toutes neuves!

Bruno et Jeannet arrivent rapidement. Je propose à Jeannet de passer devant pour la suite de la cascade. Petite manip de nouille et il part pour le premier ressaut raide.

Ce premier ressaut, d'une vingtaine de mètres, comporte un petit passage presque vertical. La glace est un peu moins bonne qu'au début. Elle est imbibée d'eau en surface mais n'a pas beaucoup de cohésion avec la glace plus dure de dessous. Jeannet nettoie et assure bien le coup en brochant régulièrement. Nous le rejoignons Bruno et moi sur un relais tout neuf, comme on les aime.

Le quatrième longueur est une longueur de transition en neige qui se termine au fond du cirque terminal de la cascade. Ici point de relais, mais une belle lunule. Cet endroit a tellement servi de relais que c'est un vrai gruyère et il devient compliqué de trouver un bon endroit pour un broche, mais avec persévérance, Jeannet nous met une belle broche pour doubler la lunule.

Jeannet attaque la dernière longueur, au plus direct, qui est le clou de la cascade. Une belle envolée de plus de 50m à 80-85°. La glace est humide et ça coule pas mal à certains endroits. Mais les ancrages sont bons. Il s'en sort à merveille, mais la corde est trop courte et nous devons démarrer corde tendu pour qu'il puisse atteindre le dernier relais. Nous parcourons à notre tour cette magnifique longueur, bien soutenue. Le dernier relais est un peu moisi sur vieux spits et un piton lame. Le couplage tient et nous démarrons les rappels.

C'est que l'heure tourne...

La corde étant trop courte pour rejoindre directement l'avant dernier relais, je décide de descendre en longeant la rive droite de la cascade et je trouve un relais intermédiaire, tout aussi ancestral que le précédent. Comme il a l'air suffisamment solide je décide de l'utiliser pour faire le second rappel qui nous mène directement au relais de la troisième longueur.

Nous rejoignons ensuite le bas de la cascade en suivant le même cheminement qu'à la montée. Il est 17h00 et une fois de plus, nous avons pris notre temps. Après un petit casse croute nous rejoignons la voiture.

Une excellente journée, sans stress, dans une magnifique cascade et en plus même pas froid. Comble, à part nous, il n'y avait qu'une seule autre cordée dans le vallon. C'est vrai qu'en semaine, la cascade c'est vraiment plus sympa que le week end. Vive les RTT! Des journées comme ça, moi je dis encore et encore!

Seul petit bémol, nous voulions boire une bière dans le bar mythique "La cordée" à Saint Christophe. Mais Marie-Claude avait du s'absenter et nous ne pouvions attendre devant la porte close. tant pis, ce sera pour une prochaine fois...

Les Hémos à Godo

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