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Les montagnes de Bebert
12 février 2011

Le couloir NNW du Grand Van

Réveil à 4h30. Comme si on ne se levait pas assez tôt toute la semaine, il faut encore en rajouter le week-end!
Petit déjeuner, sans croissants mais avec café, bouclage du sac et hop dans la voiture. A 5h30 je retrouve Bruno devant notre spot préféré: le parking de Leclerc. Nous prenons la route direction l'Alpe du Grand Serre.
Petite séance de comptage de matériel au bout de la route du hameau de La Morte, puis habillage, et c'est parti pour une longue journée. Il nous faudra 2 heures pour atteindre le lac de Poursolet avec quelques déchaussages pour cause de manque de neige. Arrivés au hameau de Poursolet, nous faisons une petite pause barre de céréales/raisins sec. Au même moment arrivent 2 autres compères avec le même objectif que nous. Eux sont à pieds et semblent avoir pris la bonne option. Puis il faut commencer à remonter le couloir, le neige est dure et la pente se raidit. Un petit déchaussage pour passer une étroiture. On s'enfonce dans de la neige posée sur un fond dur: c'est un peu galère sans les crampons. Pendant ce temps là l'autre cordée prend le large. Nous ne serons pas les premiers.

Rechaussage après l'étroiture dans un terrain raide ou nous alternons les conversions. Les 100 derniers mètres avant l'attaque se font finalement en crampons. Enfin la bonne tactique!
IMG_5716

A 11h00 nous sommes à la rimaye. 4h00 rien que pour l'approche. Une troisième cordée nous suit à skis, puis ensuite une quatrième. Et dire que certains disent qu'il suffit d'une heure d'approche pour être tranquille en cascade.....
DSCF2883Nous attaquons la première difficulté: un mur à 70° en bonne glace et bien fourni. Point de relais en sortie, nous continuons corde tendue dans un couloir de neige jusqu'à un endroit ou une fissure me permet de planter 2 pitons pour un relais sommaire. Le démontage de notre relais nous prendra un peu de temps pour cause de piton récalcitrant. Nous continuons le couloir de neige jusqu'à la seconde difficulté: un passage raide mais très court.
Bruno passe en tête, et au dessus de la deuxième broche, son crampon sort de sa chaussure. Et m... Bruno arrive à redescendre au niveau de la broche et je le mouline sous notre relais dans un endroit plus confortable. Inspection des dégâts: l'étrier a sauté et est parti dans la vallée. Petite séance de bricolage avec de la sangle et le crampon est à nouveau au place. Pendant ce temps la troisième cordée nous rejoint.
Avec un crampon bricolé, Bruno arrête les frais pour ce qui est de la grimpe en tête. Je repasse devant et après le petit ressaut en glace nous remontons un couloir de neige sur 150m, avant de butter sur la dernière difficulté.

DSCF2890J'attaque droit dans le pentu, au plus raide. Ce n'est pas loin d'être vertical sur quelques mètres. Les avant-bras chauffent, les brochages sont physiques, les skis sur le sac pèsent, mais de bonnes marches pour les pieds sécurisent la progression. La pente se couche ensuite et le reste de la longueur est beaucoup plus relax. Cette longueur est vraiment belle! Arrivé en bout de corde et faute de matériel le relais est installé sur une lunule et la dernière broche. Bruno me rejoint tranquillement, comme une fleur; la réparation du crampon à tenu. La position inconfortable sur le relais à mis mes mollets à rude épreuve. Aïe aïe aïe, ça tire! Mais c'est qu'il reste encore un bout avant le col....

Arrivée au col à 17h30, il faut maintenant attaquer la descente.
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DSCF2918

Nous montons au petit Taillefer et entamons la traversée sur l'arrête de neige vers la pointe Pinelli.

Un beau moment de montagne, seuls au monde, sur cette arrête encore au soleil dans la lumière orangée du soir, alors que la ville de Grenoble est déjà dans l'obscurité.

IMG_5739

Nous pouvons enfin chausser les skis 50 m sous la pointe Pinelli. La neige est dure mais il y a des traces de pas partout, ce qui rend le ski un peu désagréable. Le pas de la mine passe sans problème skis aux pieds. Il fait presque nuit mais les dernières difficultés sont derrière nous. Le reste de la descente en nocturne, se fait sur une neige dure qui se skie plutôt bien. Par contre les cuisses fatiguent. En bas de la combe, c'est le passage en forêt. Verglas par endroit, ce qui nous permet d'améliorer notre technique de dérapage entre les sapins. A 19h30 nous sommes à la voiture, où nous retrouvons la troisième cordée qui a emprunté un itinéraire plus direct à la descente. Après plus de 12h00 de balade, nous nous saluons rapidement. La journée a été longue....
Ce couloir nord du Grand Van, c'est vraiment une course de montagne, complète. Même si les difficultés techniques sont courtes, la course est longue et on est assez isolés dans ce coin de montagne. Bref du vrai l'alpinisme hivernal en moyenne montagne!
La goulotte de droite sera à tenter un jour ou l'autre, mais sans les skis sur le dos cette fois!

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